Me voici à l’aéroport de Casablanca, au Maroc. En départ pour un nouveau pays, après un beau mois passé dans le désert marocain.
Mon âme est à l’eau de rose pendant cette transition, cet espace-temps où je peux faire un bilan.
Un mois dans le désert. Un mois d’initiation pour devenir la femme que je suis.
Le séjour a commencé au bivouac Lahcen, non loin du village de M’Hamid, au sud du Maroc, où j’ai retrouvé le 26 novembre huit femmes toutes venues pour une semaine entière, où nous allions partager ensemble cercles de paroles, bons repas, marches dans les dunes, dessins, lectures, poésies, massages à l’huile et à l’argile, henné, danses et chants autour du feu, partages.
Quelle belle aventure !
Être ensemble au contact du désert, à partager le quotidien, la vie, c’est puissant. De belles rencontres, et aussi avec des espaces de moi-même jusque là peu connus.
Trouver sa place en tant que femme parmi les femmes. S’ouvrir et accueillir les sensations et les sentiments qui me traversent. Accueillir l’autre dans sa différence. Partager l’enseignement et les présences inspirantes de ce groupe de femmes.
C’était une première fois pour moi, et j’ai été très touchée et émue des partages, et du parcours de chacune.
Et puis, le cadre !
Un bivouac construit en cercle entouré des dunes et du Reg, et d’un ciel étoilé à couper le souffle.
3 décembre.
C’est la fin du stage proposé par Yaël et Khanthaly, que je remercie du fond du cœur pour avoir créé et rendu cet espace-temps possible entre nous toutes, femmes du monde.
Je n’ai pas envie de partir. Je n’ai pas non plus d’impératifs puisque je suis là encore plusieurs semaines. Alors, comme si la vie savait déjà avant moi ce que je désirais au plus profond, les hommes du camp me proposent de rester ici et de partir vivre une marche dans le désert avec les dromadaires.
C’est surprenant de sentir combien il est difficile de recevoir les cadeaux de la vie, comme si on ne les méritaient pas.
J’ai appris à recevoir pendant ses quelques semaines, plus loin que ce que j’avais pu accueillir par le passé.
Je dis oui à cette nouvelle aventure !
Quelques jours plus tard, après quelques nuits au bivouac et au village de M’Hamid, voici que je pars, accompagnée de Krimo et Ahmed, mes deux guides du désert, qui le connaissent comme leur poche, et qui vont m’initier une nouvelle fois à la vie nomade. Nous partons pour six jours de marche, avec deux dromadaires qui transportent les affaires : aliments, eau, tente, couverture, ustensiles de cuisine, et Yallah !
Nous traversons des paysages magnifiques, marchant trois à cinq heures par jour. Le désert a de multiples visages : les dunes de sable, oui, mais aussi des étendues de terres argileuses, tantôt ocre, tantôt rose, tantôt blanche, des monts de rocailles d’un noir ébène, des oasis avec les palmiers, le désert de Reg composé de cailloux de teintes brun-rouge. Je me régale chaque jour de la puissance et de la variété des paysages.
Les nuits son fraîches, et, à vivre tout le temps dehors, il est parfois difficile de se réchauffer pour l’européenne que je suis. Heureusement que les garçons font le feu matin et soir !
Durant cette marche, mon tambour et ma voix chantent, je me mets en connexion avec la Terre, avec ma tribu chamanique, je traverse des rituels de guérison aidée des éléments, avec ce que je suis, et je traverse les paysages autant que mes émotions, tantôt agréables, tantôt désagréables.
Être coupée du monde, surtout que Krimo et Ahmed ne parlent pas beaucoup français et discutent à longueur de marches et de soirées en arabe comme des pipelettes, peut être une aventure éprouvante pour le mental !
Je suis avec eux, et je suis aussi seule avec moi-même. J’accueille.
Les liens se tissent, petit à petit. J’apprends quelques petites choses, comme faire le pain dans le sable, j’observe beaucoup, je me laisse imprégner, façonner dans le corps par l’expérience.
Tout se passe dans le corps dans le désert. C’est la machine à laver. J’ai beau penser, vouloir comprendre ce que je traverse, il n’y a qu’une chose à faire : accueillir.
Accueillir les inconforts, lâcher-prise sur le programme.
Je ne savais pas combien de jours nous partions. Les questions sont superflues. J’apprends à faire confiance.
Quand nous revenons à la « civilisation », je suis nourrie. Comme j’ai aimé la marche et être au contact des éléments !
Je ne suis cependant pas fâchée de retrouver les petites baraques confortables et plus chaudes du bivouac.
Ici, voici que nous restons encore un jour ou deux, je ne sais plus, à partager les omelettes, les tajines, les soirées avec les gens de passage au bivouac, le rythme du soleil et de la lune, qui est pleine au 14 décembre.
Je m’échappe souvent dans les dunes pour jouer du tambour, parler à mes guides, recevoir ce qui est là, regarder le coucher du soleil, les traces des animaux, le chant du sable et du vent à l’ombre des tamaris, saluer les directions, faire un feu, faire des chants de guérison et de connexion à moi-même, écouter et écrire les messages que je reçois.
Les soirées sont conviviales et simples. J’apprends à être simplement avec les autres, sans remettre en cause ma présence. Les hommes du camps sont aux petits soins, ils font la cuisine, prennent soin à chaque instant de m’offrir ce dont j’ai besoin, un thé, une couverture, de l’eau, et même la connexion (mauvaise) internet !
Oui, ce voyage, j’apprends à recevoir. Pas une mince affaire ! Et à lâcher-prise. Encore moins une mince affaire !
15 décembre.
Voilà que mes deux compatriotes m’embarquent à nouveau pour deux jours en direction des dunes de Chegaga.
Nous roulons longtemps à travers le désert de Reg, nous arrêtons auprès de deux nomades qui sont posés là au sommet d’une colline et partageons le repas du midi avec eux. Que des hommes, et qui ne parlent qu’en arabe. Parfois, j’ai la tête comme une citrouille. Dur dur d’être isolée de son langage.
Puis le soir, nous arrivons chez le père d’Ahmed, un vieux monsieur qui garde les chèvres au pied des dunes dunes de Chegaga.
Nous passons la nuit sous tente, après le traditionnel repas-tajine-thé-chants-guitare autour du feu.
Le lendemain matin, j’ai le bonheur de voir courir Krimo, Ahmed et son père derrière les chèvres pour, me semble-t’il, séparer les chèvres adultes de leurs chevreaux afin de les emmener paître un peu plus loin.
Le temps du désert est au rien faire et à la contemplation. J’apprends à me poser au cœur de moi-même et à ne rien faire, juste être là.
Retour au camp, il me reste deux ou trois jours. Je partage la tranquillité et savoure le bonheur d’être ensemble, après ces trois semaines, on se connaît mieux, et je suis plus à l’aise pour me détendre.
C’est difficile pour nous, Européens, de connaître la vie de la communauté, comment chaque présence est accueillie et nécessaire pour le bien de la communauté, comment il est bon d’être ensemble, simplement, sans questions, sans même le lien de la langue.
Je pense aussi que c’était vraiment généreux pour ses hommes de m’accueillir au camp, la présence d’une femme, dans leur quotidien, ils ont dû aussi s’adapter !
J’ai rencontré quelques femmes dans la famille à M’Hamid, même sans parler la langue, c’est grand sourire, partage des repas et complicité sans mots.
Je vois que ma présence est heureuse dans cet endroit, et je m’émerveille de pouvoir exister sans effort à faire.
J’aimerais n’être rien, que cette présence de l’être, qui ne se pose aucune question, qui n’a rien à devoir donner pour mériter d’être là sur Terre.
Je reçois dans mon cœur l’humilité d’être en vie, de n’être rien, une anonyme parmi les anonymes, quelque part logée sur Terre, à partager le bonheur d’être, tout simplement, nue et légère intérieurement.
À partager mon cœur, mon sourire, mon énergie aux gens rencontrés, et à être aimée inconditionnellement, même si je pleure, même si je râle, même si je suis en colère.
J’aimerais n’être rien, rien d’autre qu’une présence sur la Terre, au contact de la Terre, qui m’accueille comme je suis et me dit : Reçois !
Me voici en partance pour Libreville au Gabon, nourrie de ce mois incroyable où j’apprends petit à petit à toucher l’immensité de la vie, l’Abondance, l’Amour, la Confiance, le Sourire, la Joie.
J’ai envie d’être juste moi, une anonyme parmi les anonymes, et de me laisser guider par la lumière.
✨ Mathilde ✨
Accompagnante des âmes stellaires, flammes jumelles et hypersensibles
à reconnecter à leur lumière d’incarnation
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