Récit d’une aventurière
Lorsque j’ai commencé mon périple en Bretagne, je n’avais absolument pas prévu de demander spontanément l’hospitalité. Mais c’était sans compter cette partie de moi-même qui me pousse continuellement à dépasser mes propres limites.
Mon voyage itinérant a commencé à Erdeven dans le Morbihan et s’est terminé à Pont l’Abbé dans le Finistère. En tout, 250 kilomètres de marche sur le chemin de Grande Randonnée (GR34) qui ont prouvé à mon mental étroit que, OUI, demander l’hospitalité est une magnifique expérience.
À la base, une amie devait me rejoindre avec sa tente pour que nous marchions ensemble sur le GR pendant quelques jours. Coup du sort, cette amie n’a pas pu me rejoindre… mais j’étais déjà en Bretagne avec l’envie furieuse de marcher et de me baffrer de bains de mer et de beaux paysages.
Un « saint cadeau » pour débuter mon voyage
9 septembre 2014 : Saint-Cado au petit matin, après avoir passé une nuit dans une maison de vacances prêtée généreusement par des amis.
Me voilà en route sur le GR direction Pont l’Abbé, sans tente, mais le cœur aventurier !
Je passe par le bourg de Belz, pour une halte au supermarché : acheter la carte du GR, de quoi manger pour le midi, puis à la poste pour m’envoyer un colissimo à mon adresse à Paris qui déchargera mon sac de randonnée de deux kilos d’affaires superflues… Conseil numéro un du petit frère que j’avais daigné écouter : charger le sac au MINIMUM, pas plus de 10 kilos !
En route ! Je traverse la campagne bretonne, marche plus ou moins trois heures jusqu’à la plage du Magouëro où baignade et pique-nique me régénèrent avant de repartir.
Panique en fin de journée
L’après-midi touche à sa fin. J’ai traversé quelques patelins mais on ne peut pas dire que les villages bretons regorgent d’auberges de jeunesse. Mon mental commence à paniquer.
Où vais-je dormir ?
Je tends le cou à travers les villages où je passe, pour voir quelle « maison » serait susceptible de m’ouvrir sa porte. Beaucoup de gens sont dans leur jardin, et je me demande si j’oserais jamais leur demander de m’inviter à dormir chez eux.
En fait, je suis carrément morte de trouille, mon mental carbure à cent à l’heure : « Ca ne se fait pas de demander l’hospitalité, tu vas te faire jeter. Tu vas déranger les gens. Tu vas passer pour une parasite, les gens vont penser que tu veux profiter d’eux »… Je vous épargne les spéculations improbables de mon cerveau infesté de croyances parasites. Et même, ce dernier envisage sérieusement de dormir dehors pour échapper à la peur de demander l’hospitalité et de se retrouver en position d’insécurité et de vulnérabilité, voire d’essuyer un refus cinglant.
Écouter son cœur…
Heureusement, je commence à bien le connaître ce sacré coquin de mental ! Je choisis plutôt de sonder mon cœur :
Est-ce que j’ai vraiment envie de dormir dehors ? N’est-ce pas un choix par défaut ? Qu’est-ce qui me procurerait le plus de joie ??? Qu’est-ce qui procurerait le plus de joie à mon âme ?
La réponse ne se fait pas attendre et est très claire : ce qui me procurerait le plus de joie, c’est de dépasser mes peurs, de franchir le pas, de demander l’hospitalité et d’être accueilli dans une maison !
Pas le choix, je vais devoir OSER.
Démonter ses croyances
La première étape pour ça, c’est déjà de faire taire mon mental via la méthode Byron Katie en posant la question : est-ce que c’est la vérité que je vais déranger ? Est-ce que c’est la vérité que je suis une parasite ? Est-ce que c’est la vérité que ça ne se fait pas de demander l’hospitalité ?
À toutes ces questions, si je peux répondre « non, ce n’est pas la vérité », je sais que ce sont des croyances de mon mental dues à mon histoire et à la façon dont la société m’a inculqué des valeurs que j’ai pris pour miennes.
Mes valeurs à moi, celles qui sont dans mon cœur, c’est que oui, j’adore rencontrer les gens, oui, j’ai envie que l’hospitalité devienne naturelle, oui, je suis confiante, oui, j’aime dépasser mes limites, oui, je crois en la générosité et en l’ouverture de l’être humain, oui, ça me rendrait profondément heureuse d’être accueillie chez les gens et de découvrir que l’hospitalité est encore une chose que l’on peut vivre.
Écouter sa voix intérieure
Tout en faisant ce travail mental, j’entends aussi une autre voix résonner, celle de mon intuition, qui me dit clairement : « Arrête de chercher et tu trouveras ».
Parfait. La seule chose que j’ai à faire est de me concentrer sur le plaisir de la marche, le soleil qui se couche sur la beauté des arbres, et le vent doux qui me caresse les épaules.
Lâcher prise quoi !
Choisir de faire confiance à la vie
Je traverse un village du nom de Kerouarin près de Riantec. Il est 20 heures. J’arrive à la sortie du village, et là, je vois à quelques mètres une femme, la quarantaine, qui relève son courrier. Elle est encore assez loin de moi. Mais, bizarrement, elle m’attend. Oui, c’est ça, exactement, elle m’attend sur le bord de la route. Quand j’arrive à sa hauteur, je prends mon courage à deux mains : « Bonjour Madame. Je randonne sur le GR, et je cherche un endroit où passer la nuit. Seriez-vous d’accord pour m’accueillir chez vous juste pour cette nuit ? »
Elle a un court temps de surprise, puis me répond : « Oui d’accord, venez. Vous avez une tente ? » « Non », je lui répond. « Bon, venez, vous allez dormir dans la chambre de ma fille, suivez-moi. »
Je n’en reviens pas mes oreilles !!!! C’était aussi simple que ça ???! Waouh ! Je suis complètement bluffée !
Elle me montre ma chambre, me laisse quelques minutes seule, puis revient me demander si je veux prendre une douche. Je fais connaissance avec son chien, ses deux chats, son fils adolescent, et Maria (mon hôte) me propose de diner avec eux un bon plat de spaghettis ! Je suis aux anges, heureuse, Maria est une femme très simple et naturelle, les échanges sont fluides et le contact facile.
Le lendemain matin, nous prenons le thé ensemble et elle me dit avant que je reparte sur la route : « Je suis heureuse de t’avoir accueilli, car si demain l’expérience se représente, ça me motivera à recommencer. »
Quel immense cadeau d’avoir entendu ces paroles ! Je pars le cœur léger et reprends ma marche avec une gratitude infinie.
Continuer le processus
Je vous jure qu’il me faudra au moins quatre nuits d’hospitalité de suite pour que mon mental commence enfin à se calmer. Il revient à la charge chaque soir !
Mais j’ai vraiment envie de me prouver que la vie est généreuse, que lorsqu’on est dans la bonne vibration de confiance, elle nous donne raison et nous envoie les gens et les situations qui sont de la même couleur.
Et bien oui ! La deuxième nuit, je suis accueillie chez Johanne, clown de métier, rire explosif, bonne humeur sur les lèvres qui passe une semaine de vacances chez ses parents à Larmor-plage. Je la rencontre juste en sortant des toilettes publiques au bord de la plage où je viens de me baigner, et c’est elle-même qui me propose de passer la nuit chez ses parents. Ces derniers m’accueillent comme une invitée d’honneur !
Ne jamais avoir de préjugés et toujours s’émerveiller
La troisième nuit, quand j’arrive vers 21 heures à Guidel-Plage, une ville balnéaire, je me dis que ça va être compliqué de trouver l’hospitalité. Je m’assois sur une plage où deux ados se baignent au soleil couchant. Je suis résignée, un peu désespérée de trouver un endroit au chaud pour dormir. En plus, dans 1/4 d’heure, il va faire nuit. Les deux ados ont fini de se baigner, ils s’apprêtent à partir. Dans me tête, je me dis que ce n’est pas deux ados qui pourraient m’aider, ils sont trop jeunes.
Mais, en désespoir de cause, je leur pose quand même la question : « S’il vous plaît, est-ce que vous connaitriez un endroit ici où je pourrais dormir ? » À ma grande surprise, un des deux garçons prend sont téléphone et me dit qu’il va demander à sa mère. Il me tend son portable, sa mère me répond au bout du fil : « Ah justement, je suis chez un ami qui a une chambre à louer. Attendez, je vous le passe. »
Incroyable. L’ami en question me dit : « Retournez-vous, je vous vois sur la plage ! », ce que je fais et j’avise Jean-Marc me faire des grands signes depuis son balcon !
Les deux ados m’emmène gentiment chez Jean-Marc. Je sympathise, passe la soirée avec eux à échanger sur la vie, et finalement, Jean-Marc, enthousiaste de ma démarche, m’offre même la chambre qu’il comptait me louer. Son geste me donne vraiment la confiance et la gratitude.
Au matin, voici la phrase qu’il me délivre comme un cadeau de départ : « Garde toujours cet émerveillement en toi ! »
Et ça continue !
La quatrième nuit, je serai hébergé sur le canapé de Philippe dans un mignon petit village de pêcheurs, à Merrien, où la fête est au rendez-vous.
Pour la cinquième et sixième nuit, je m’accorde une pause bien méritée à Concarneau, dans une auberge de jeunesse.
La septième et huitième nuit se feront chez Jacqueline, une bretonne à l’humour décapant, 70 ans qui en paraît 60, passionnée d’astrologie, vivant à l’année en Allemagne. Ces mots de départ seront doux à mon cœur : « Tu es un rayon de soleil, ou de lune, je ne sais pas ». Une amitié s’est tissée.
Puis c’est au tour de Jean-Paul, gérant d’un camping du côté de Benodet, qui me fera le plaisir de me proposer de dormir dans une caravane et de découvrir le chouchen, l’hydromel local.
Conclusion : une panoplie de découvertes
Pendant ce périple, j’ai vraiment dépassé mes peurs. Grace à mon courage, je sais aujourd’hui que je peux être chez moi partout, et que cette façon de voyager est possible.
Que chaque personne que j’ai croisé et qui m’a hébergé ou indiqué ma route restera dans mon cœur. À chaque fois que je douterais encore de la générosité des gens ou que je me sentirais seule ou en insécurité, ils seront là pour me rappeler que c’est vraiment merveilleux d’oser faire confiance.
J’ai découvert que lorsque l’on décide de dépasser ses peurs pour faire quelque chose qui nous tient vraiment à cœur, ce sont des magnifiques trésors qui s’offrent à nous.
J’ai découvert que faire confiance est bien plus intéressant qu’avoir peur.
J’ai découvert que lâcher-prise m’assurait des surprises que mon contrôle mental n’aurait su faire naître, j’ai découvert que j’étais en sécurité partout, même sans savoir ce qui allait se passer.
J’ai découvert que décider de vivre mes propres valeurs sur mon chemin me permettait de rencontrer des gens qui ont partagé ses valeurs avec moi.
MERCI à Maria, Johanne et ses parents, Jean-Marc, Christian, Philippe, Éric, Jacqueline et Jean-Paul, et tous les gens que j’ai croisé pendant ses 10 jours de marche !!
✨ Mathilde ✨
Accompagnante des âmes stellaires, flammes jumelles et hypersensibles
à reconnecter à leur lumière d’incarnation
Mon coaching Lumière :
👉 https://www.aime-toi.fr/lumiere/
Mon coaching Incarnation :
👉 https://www.aime-toi.fr/je-mincarne/
Ma newsletter :
👉 https://www.aime-toi.fr/